Bien que la transition offre la possibilité de plus de chaînes de diffusion, l'hypothèse jusqu'à présent a été que celles-ci seront simplement réparties entre les radiodiffuseurs en place. Dans certains pays, les radiodiffuseurs (publics et privés) ont déjà du mal à remplir les chaînes dont ils disposent : souvent, le temps d'antenne est tout simplement vendu à ceux qui peuvent l’acheter. Par conséquent, d’importantes questions de politique sont soulevées : qui aura accès aux nouvelles chaînes créées ? Est-ce que de nouveaux arrivants seront autorisés à saisir ces opportunités ?
En termes financiers, les radiodiffuseurs gérés par le gouvernement sont particulièrement vulnérables dans la mesure où la plupart n'ont pas les ressources nécessaires pour s'acquitter de leur mandat d’«intérêt public» et comptent beaucoup sur la publicité sur un marché qui devient de plus en plus concurrentiel. Les décideurs politiques assument qu’il revient à la radio et à la télévision publiques de remplir tous les mandats d’«intérêt public» mais la pratique actuelle ne confirme pas nécessairement cette hypothèse.
Par conséquent, la transition vers le numérique donne l’occasion de réfléchir à la fois sur ce que pourrait être la radiodiffusion d'intérêt public en Afrique et quels modèles économiques pourraient être utilisés pour soutenir ses objectifs d'intérêt public. Les options possibles pour la discussion pourraient inclure entre autres : la revitalisation du mandat d'intérêt public des radiodiffuseurs gérés par l’État, une ouverture plus large de la télévision à l’usage de la communauté, et des licences pour les stations régionales privées ayant clairement des objectifs à but public.